Lettre ouverte à Charles XI, Roi de France

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Monsieur le Roi de France,

 

    Me permettez-vous, dans ma gratitude pour le bienveillant accueil que vous m'avez fait un jour,  et en souvenir de l'amitié qui vous lia jadis à mon frèr aîné, d'avoir le souci de votre juste gloire et de vous dire que votre étoile, si heureuse jusqu'ici, est menacée de la plus honteuse, de la plus ineffaçable des taches ?

    Vous êtes sorti sain et sauf de la guerre qui a ravagé notre magnifique pays, vous avez conquis les cœurs de la Prusse. Vous apparaissez rayonnant dans l'apocalypse que cette alliance prussienne est pour la France, et chaque jour vous prostituez un peu plus à notre occupant l’héritage que vos ancêtres vous ont transmis, permettant à l’immonde envahisseur, le fourbe et malhonnête Karl-August von Nollendorf,  de réduire à néant avec acharnement notre idéal de travail, de vérité et de liberté. Mais quelle tache de boue sur votre nom et  sur votre règne que votre attitude de courtisane de bas étage ! Votre complaisance à laisser le Prussien violer le fondement de notre fière nation, avec le sourire et la grâce que l’on vous connaît, votre tranquille assurance tandis que vous le laissez s’engager sur la pente glissante de la censure de notre presse, font de votre Altesse une catin plus scandaleuse encore que celles que votre prédécesseur a pu convier dans ses salons pourtant peu farouches.

Et c'est fini, la France porte en elle cette souillure, l'histoire écrira que c'est sous votre règne qu'un tel crime de lèse-majesté à sa souveraineté nationale a pu être commis.

    Puisqu'ils ont osé, j'oserai aussi, moi. La vérité, je la dirai, car j'ai promis de la dire, si la justice ne devait pas  revenir à nous, pleine et entière. Mon devoir est de parler, je ne veux pas être complice. Mes nuits seraient hantées par le spectre de l'innocent qui expie là-bas, dans la plus affreuse des tortures, pour les crimes que vous laissez commettre chaque jour que Dieu crée, tournant obligeamment le dos à Herr von Nollendorf, afin qu’il puisse s’introduire dans la vacuité de vos fonctions sans que vous n’osiez mot dire.

Et c'est à vous, monsieur le Roi de France, que je la crierai, cette vérité, de toute la force de ma révolte d'honnête homme. Pour votre honneur, je veux rester convaincu que vous en êtes inconscient. Et vers qui donc dénoncerai-je le crime commis contre notre honneur et notre liberté, la tourbe malfaisante de l’odieux Gouverneur, qui sodomise notre honneur, notre gloire et qui pille nos richesses, si ce n'est à vous, notre bien aimé Roi de France ?

Votre dévoué et pourtant lucide, Eugène de Carmejane-Pierredon

Le Petit Insolent

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<br /> <br /> J'ai aimé une dame.<br /> <br /> <br /> J'ai aimé une dame qui s'appelait France. Elle aimait la danse, la musique et la joie. Elle m'enlaçait souvent comme une charmante amante m'entraînant dans ses farandoles de lampions et de fêtes.<br /> Mais ma France, mon aimée a été trahie. Elle a été jetée, victime, sur le trottoir de la guerre, rouée de coups, violée, déshonorée et abâtardie. Et voilà qu'elle pleure, ma France, ma belle<br /> désolée. Elle pleure des sanglots de haine et de violence que tous les siens ressentent comme d'autant de cris d'agonie, de tristesse.<br /> <br /> <br /> Et voilà qu'on offre à mon aimée, ma France, un nouveau mari, qui en plus de la voir souffrir, la pervertit sans vergogne à un Tyran goguenard, pour une fierté mal placée, d'une ambition<br /> démesurée, d'un orgueil trop gonflé.<br /> <br /> <br /> Je resterai près de toi, ma belle France jusqu'à ton agonie, te serrant dans mes bras comme un enfant chagrin. Et quand l’iris diaphane de tes yeux se sera éteint, alors, mon amour, je prendrais<br /> les armes afin de te reconquérir, et faire naître en toi un nouvel espoir.<br /> <br /> <br /> <br /> <br />
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