Nouvelle menace prussienne !

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J’étais perché sur le toit du Roter Husar depuis maintenant une heure, attendant son arrivée.

Le ciel était d’une clarté obscure, seul l’éclat pénétrant de la pleine lune éclairait la rue principale de la petite bourgade d’Obfenruff.

Arrivé en urgence dans cette région de l’OberPreuss afin de suivre les derniers événements inquiétants, je n’avais pas été en reste de rumeurs diverses et variées. Alors que la Prusse semblait avoir entamé des manœuvres d’envergure à la frontière, plusieurs villes importantes jouxtant le front Nord auraient été prises.

A cela rien de particulier lorsque l’on connaît la force de frappe des forces armées de Guillaume Ier. Ce qui l’est plus, c’est que ces villes ne seraient tombées que par la force d’un seul et unique homme. Homme ? Je ne peux croire aux pouvoirs qui semblent habiter celui que l’on nomme Haupmann Preuss !

Vous connaissez donc maintenant les raisons de mon arrivée, et j’espère, à ce moment, que je pourrais vous conter cette nuit alors que l’on annonce l’arrivée imminente des forces prussiennes à Obfenruff.

Alors que la nuit était bien entamée, je sentis un soupçon de brise parcourir le haut de mon dos. Alors que le ciel commençait à se couvrir, les éclats de lune ne pénétraient que par endroits laissant cependant apercevoir au loin une forme. Cette forme devint une ombre puis ses courbes devinrent rapidement un homme. Comment avait-il pu parcourir la distance qui le séparait de l’horizon à l’orée de la ville en quelques minutes ? Tout-à-coup, les cloches de la villes sonnèrent l’alarme. Les forces armées, sur le qui-vive, ne tardèrent pas à se porter à l’avant essayant d’encercler cet homme unique. Pauvre fou ! comment pensait-il pouvoir survivre !

Alors que le premier contingent de soldats , baïonnette au canon, se portait en avant, l’homme se faufila entre les lames, assommant un à un les soldats bavarois ! je n’y crus pas un seul instant, les racontars seraient-ils vrais ?

Face à une trentaine d’hommes, Hauptmann Preuss s’écarta sur le coté et souleva une des calèches du Staffel des bruellenden Hengstes. Faisant tourner la voiture au-dessus de sa tête, il l’envoya en direction des soldats qui n’en réchappèrent pas !

Nos fiers soldats, qui étaient passés sur les flancs pour l’encercler, décidèrent de faire feu sans sommations. Par sa rapidité, il put échapper au bal, enfin…presque ! Déjà nos soldats voulurent fêter la victoire voyant l’homme tombé au sol. Un liquide rouge sortit des plaies formées par la chevrotine qui macula son uniforme. Alors que je descendais de mon piedestal pour assister à cette défaite, le sang fut comme réabsorbé par le corps du Prussien, et ses plaies cicatrisèrent ! Tremblotant, le corps se releva et dans un cri de douleur, je pus entendre ses paroles :


 "Fuer unseren schoenen Reich ! Fuer die Preuss ! Fuer den Kaiser ! Fuer Wilhelm der Erste !"


Devant les bruits de sabre qui résonnaient, je dus m’abstenir de satisfaire ma curiosité. Je pris le premier cheval disponible au Relais de l’Etalon Hurlant en direction de notre capitale, prêt à vous faire partager mon expérience.

 

 

Manuel Bauer -  Neuer Beobachter

8 décembre 1876

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E
<br /> <br /> La Grande Bretagne ?<br /> <br /> <br /> <br />
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I
<br /> <br /> Mais qui mettra fin aux exactions de la Prusse?<br /> <br /> <br /> <br />
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