Un cambriolage raté chez le Gouverneur

Publié le par Sylvain

Templiers.jpgTôt ce matin, les services de presse du Bureau du Gouverneur nous ont fait part de l’odieuse tentative de vol qui a lieu durant cette nuit. Le samedi 11 septembre au soir, Son Excellence, le Gouverneur Karl-August von Nollendorf, donnait un fastueux bal dans le Salon Rouge de l’Hôtel Matignon. Prestigieux hôtel particulier dont Sa Majesté Charles XI, lui avait fait cadeau pour qu’il puisse mener à bien et dans les meilleures conditions son honorable mission de remettre la France sur pied depuis la débâcle que Napoléon III lui avait fait subir. Grand esthète, Son Excellence le Gouverneur aime à s’entourer de splendides œuvres d’art d’horizons divers, tels des marbres antiques, des bijoux médiévaux, ou des tapisseries de la créatrice contemporaine Candela Karalacheva qui décorent son bureau et ses appartements.

 

Comme d’habitude, les plus grands représentants de la haute société de notre ville étaient invités pour ces festivités. Profitant de la liesse dans le Salon Rouge, une bande de malfaiteurs s’est infiltrée dans le bureau du Gouverneur lui-même pour tenter de lui voler un précieux médaillon du XIIIème siècle. L’excellent mécanisme de sécurité de facture prussienne réussit à empêcher le vol de l’objet. L’alarme ayant immédiatement retenti, le personnel du Palais se rendit rapidement sur les lieux pour tenter d’appréhender les cambrioleurs sans violence inutile. Et en effet, en arrivant dans le bureau, ils surprirent en flagrant délit un duo d’hommes vêtus de noir. Ces derniers, pris de peur, s’enfuirent en brisant l’une des magnifiques baies vitrées qui ornent le cabinet. Sans doute aidé par des complices qui les hissèrent rapidement sur les toits, les cambrioleurs purent s’enfuir, la queue entre les jambes.

 

Une carte de visite retrouvée sur place à permis à la Sûreté d’attribuer cette tentative au cambrioleur international surnommé « Le Vif-Argent ».  Ce dernier, coupable de nombreux autres délits identiques partout dans le monde, a pris comme fâcheuse habitude de laisser une carte de visite pour signer son crime. La sûreté étant déjà en possession de quelques exemplaires, elle a aisément pu les comparer à celle qui avait été trouvée dans le bureau de Son Excellence Le Gouverneur, et attester de son authenticité. Cette dernière aurait pu être mise en doute, puisque « Le Vif-Argent » a habituellement une nette préférence pour les pierres précieuses, alors que le médaillon convoité n’en présentait aucune. Mais à la lueur des récents cambriolages de Londres et du Caire, l’on pourrait penser que « Le Vif-Argent » aurait changé de cible de prédilection.

 

L’inspecteur de la Sûreté Lecoq nous a aussi précisé un détail qui présente une nette évolution dans l’affaire du « Vif-Argent » : pour la première fois, on découvre qu’il ne s’agit pas d’une seule et même personne. Bien entendu, l’hypothèse supputant que « Le Vif-Argent » soit en fait le nom d’une bande organisée, plutôt que d’un seul et même individu, avait déjà été émise, vue la longévité de ce nom. En effet, les premières cartes de visite de ce cambrioleur, datent d’il y a une quarantaine d’années. A moins qu’il ne s’agisse-là d’un de ces ignobles faëries dont les exactions sont ardemment combattues par notre gouvernement éclairé. Nous avons à présent la certitude qu’il s’agit là d’une bande de cambrioleurs qui utilisent ce nom et ces cartes de visites à tour de rôle, depuis quarante ans, et cela, un peu partout dans le monde. Autre point intéressant : au vu des dégâts causés lors de l’infraction, une rixe devait avoir eu lieu entre les complices jusqu’au moment de l’arrivée des employés de maison.

 

« Le Vif-Argent » ne serait qu’une bande de vandales batailleurs ? Voilà qui doit rendre ce prétendu « gentleman-cambrioleur » beaucoup moins reluisant aux yeux de la masse avide d’articles de presse à sensation que représente ses admirateurs. « Passez votre chemin, messieurs les « Vif-Argent » ! Vous ne rencontrerez que défaites et déconvenues en vous attaquant aux Grands de la Nouvelle France et de ses alliées ! »

 

Le Bureau du Gouverneur tient à préciser que ce malheureux incident ne remet aucunement en question l’inauguration du Nouvel Opéra de Paris qui aura lieu ce vendredi 17 septembre.

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